Et si je décidais de m’en aller, que ferais-tu ?
Et si je voulais que ça s’arrête, me regretterais-tu ?
Là où les saisons ont cessé d’exister, là où le temps n’est plus qu’un leurre, me suivras-tu ?
Je t’ai cherchée, trouvée, embrasée, embrassée, blessée, abandonnée, retrouvée.
Les couleurs, comme le temps dans un sablier, ont fini par disparaître.
Mais tu es là, je te vois, et je meurs de te voir si esseulée.
Je meurs de m’en être allée, souffle de Paradis, tu es sublime et tragique.
L’hiver est silencieux sans toi à mes côtés.
Nos rires, nos pleurs, se regardent de si loin qu’ils me paraissent des mirages.
L’été n’est plus, la mer est calme désormais, et les roches s’effritent.
Le printemps est douloureux, mais rien ne blesse plus profondément que ton absence.
Je passe mon temps à fixer l’horizon, espérant voir ta côte apparaître par magie.
Je saigne, je ris, je crie, je pleure, mais rien n’y fait, tu es trop loin.
Les minutes me semblent des heures, les mois des années.
Chaque seconde qui passe me rappelle cet été, mais tes pupilles de marronnier sont et resteront mon unité.